dimanche 17 août 2008

Silencieuse




Rejoindre les bords de Marne en quelques enjambées
ne jamais savoir à quoi s'attendre
quelles couleurs le ciel l'eau et les arbres auront-ils choisies?

Je pense au saule plus que centenaire, immense,
j'ai assisté à si peu de ses saisons, quelques matins où nous mêlions nos cheveux dans la douceur de la brise ou les brusques embardées du vent,
puis le saule s'est doucement incliné, a vécu plusieurs semaines, affaissé dans l'eau, quittant cette berge trouée de ragondins;
je reviens sur le ponton, pleine de son absence, aucun des saules voisins n' a pu le remplacer.

Ces matins de brume , le héron cendré sous la pluie,
les mouettes parisiennes dans le ciel d'été,
les fulgurances du martin pêcheur, et les joies durables de l'avoir entr'aperçu.

Avant de regagner la préfecture, ses axes consacrés aux voitures et les barres d'immeubles, les promeneurs rêvent devant les "belles maisons".

Dans ce labyrinthe d'îles, les cyclistes fous, les défilés de pique nique, les amoureux et amoureuses sur l'herbe, ceux qui lisent tout seuls, ceux qui apportent une bouteille de vin rouge ou des bières, les gens de bonne tenue, les marginaux, les familles, le pont de bois, de métal, puis de pierre, les villégiatures anciennes et modestes,maintenant convoitées, le petit hameau à colombages rasé pour des constructions contemporaines, design ou imitation mansard, les dernières venues affichent des volets bord de mer d'un bleu outrancier, avec palmiers engoncés dans l'asphalte, le champ de primevères n'avait plus sa place, "si vous aviez connu le quartier il y a cinquante ans" ai-je entendu,la dernière ferme, lieu d'attraction, lapins infinis, oies, vieilles bassines de métal, il reste le nom des rues, du moulin, de la prairie, "quand nous étions petits, nous nous baignions là" je tends l'oreille, j'imagine ... les vieilles embarcations, les chevaux, les bruits de guinguette...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Grisés: de grand air, de liberté, de beauté, ou de vitesse ? (Les cyclistes)

Anonyme a dit…

Votre richesse, égale la lumière, et la suggestion de cette image. Soyez en consciente, si ce n'est pas déjà le cas, vous n'en serez que plus disponible pour d'autres images à nous offrir. Tout le monde n'a pas faculté de savoir saisir.
Bonne continuation.

Anonyme a dit…

D'autres saules ont encore depuis été abattus, la promenade et la vibration de l'air en ont été changés; je pense alors à tout ce qui va pousser, qui secrètement déjà frémit tandis que nous passons...